F.A.Q

Je n’ai jamais entendu parler de stérilisation, pourquoi ?

En France, on entend peu parler de stérilisation à visée contraceptive, cette méthode étant peu démocratisée, bien qu’autorisée depuis 2001 pour toute personne de 18 ans et plus, qu’elle ait ou non des enfants (cf. loi).

L’information relative aux contraceptions définitives fait cruellement défaut, sans compter les réticences encore vivaces des médecins envers les profils autres que ceux de femmes multipares de 40 ans ou plus.

Nous vivons qui plus est dans une société familiariste, où il n’est pas encore bien vu d’avoir recours à une méthode définitive en matière de contraception.

Quelles sont les différentes méthodes de stérilisation féminine ?

Pour les femmes il existe plusieurs types de stérilisations :

La ligature des trompes

Ce procédé permet d’obstruer les trompes de Fallope afin d’empêcher les spermatozoïdes d’avoir accès à l’ovule.

En France, elle s’effectue généralement sous anesthésie générale à l’aide d’une ou plusieurs petites incisions par voie abdominale et vaginale, via laparoscopie (procédé utilisant un télescope très mince et lumineux permettant d’avoir accès aux trompes).

Les trompes peuvent alors être sectionnées, attachées (par le biais d’agrafes / clips) ou brûlées.

Si l’intervention en elle-même est assez rapide (15 à 20 mn en moyenne) il faudra prévoir au moins 24h d’hospitalisation.

Essure®

Proposée en France depuis 2002, cette méthode est connue pour être moins invasive que la ligature.

Elle s’effectue le plus souvent sous anesthésie locale et par hystéroscopie (voie vaginale), soit sans incision, et consiste à poser des implants à l’intérieur de chaque trompe.

L’intervention est d’une durée similaire à celle de la ligature mais si tout se déroule sans encombre, vous pouvez reprendre vos activités habituelles quelques heures plus tard.

Si la ligature propose une stérilisation immédiate, pour Essure, il faudra attendre au moins trois mois pour confirmer la bonne position des micro-implants et l’obturation naturelle des trompes (vérification à effectuer chez un-e radiologue). En cas de doute, il vous sera vivement conseillé de réaliser une hystérosalpingographie (étude précise de la cavité utérine et des trompes via un liquide de contraste approprié).

Pour tous renseignements complémentaires, consultez nos liens ou écrivez-nous !

Quelles sont les différentes méthodes de stérilisation masculine ?

La méthode de contraception masculine pratiquée par les médecins est la vasectomie. Celle-ci repose sur la section des canaux qui permettent aux spermatozoïdes de sortir des testicules (les canaux déférents).

La méthode classique :

Une incision (d’un à trois centimètres) est effectuée de chaque côté du scrotum (ou bourses) pour atteindre les canaux déférents. Ceux-ci sont sectionnés, une partie est en général retirée, puis les canaux sont bloqués à leurs deux extrémités. Les incisions sont ensuite refermées.
Cette intervention est le plus souvent pratiquée sous anesthésie locale mais une anesthésie générale peut être proposée. L’opération prend entre dix et quinze minutes. La convalescence dure en moyenne quinze jours où des précautions sont à observer comme par exemple éviter les efforts physiques importants.

La complète stérilité ne sera effective avant plusieurs semaines, un spermogramme est conseillé au bout de trois mois pour valider l’absence de spermatozoïde dans l’éjaculat.

Une méthode développée en Chine dans les années 70, puis utilisée dans d’autres pays, est surnommée “vasectomie sans bistouri”. Une seule ouverture est pratiquée sur le scrotum, celle-ci est beaucoup plus petite grâce à une pince spéciale. Ainsi des points de suture ne sont pas nécessaires pour refermer les incisions et les risques d’hématomes, de douleurs et de fièvre sont aussi diminués.

Plusieurs méthodes permettent de bloquer les canaux déférents : la ligature (obturation par fils), la cautérisation (brûlure), l’excision (en enlevant un bout), le clampage (mise en place d’agrafes) ou l’interposition de gaine (fermer un bout avec son enveloppe). La plus efficace serait la cautérisation, cependant les médecins peuvent en combiner plusieurs pour augmenter les chances de réussite et diminuer les douleurs postopératoires.

Une méthode de vasectomie dite “ouverte” consiste à laisser les canaux déférents ouverts d’un côté de manière a laisser s’échapper les spermatozoïdes dans le scrotum. Peu répandue en France, Celle-ci permet d’éviter d’éventuelles douleurs liées à des surpressions dans l’épididyme

Les différentes méthodes de stérilisation sont-elles vraiment efficaces ?

Aucune contraception n’est efficace à 100%, la stérilisation à visée contraceptive n’y échappe pas. Les méthodes les plus courantes connaissent un taux de réussite qui va au-delà des 99%.

A partir de quel âge peut-on se faire stériliser ?

La loi donne le droit à une personne majeure d’avoir recours à la stérilisation. Dans les faits en revanche, les médecins et chirurgiens se montrent souvent réticents quand une jeune femme (surtout si elle n’a pas d’enfants) demande une stérilisation. Il est donc important d’être bien renseignée et d’insister pour faire valoir son droit à la stérilisation

Peut-on se faire stériliser si on n’a pas eu d’enfant ?

OUI, on peut se faire stériliser sans avoir d’enfants. NON, il ne faut pas un nombre d’enfants minimum pour recourir à la stérilisation. Certains médecins cherchent à imposer leurs propres critères (« Mais vous n’avez pas d’enfant ! », « Vous pourriez en vouloir un autre… », « Et si plus tard vous rencontrez quelqu’un avec qui vous voulez des enfants ? » etc.). Toute personne majeure est dans son droit de faire une demande de stérilisation, qu’elle ait des enfants ou non, ou quel que soit le nombre d’enfant(s) qu’elle ait.

La stérilisation est-elle réversible ?

Ne considérez pas une stérilisation à visée contraceptive comme étant réversible, elle est prévue pour être définitive !

Cependant, suivant la méthode de stérilisation, il est parfois (et très rarement) possible de faire machine arrière :

Après une vasectomie, vous pouvez tenter une reperméabilisation des canaux déférents (la vasovasostomie). L’opération est plus lourde qu’une vasectomie : plus de deux heures de travail sous anesthésie générale sont nécessaires. La réussite dépendra toutefois de plusieurs critères tels votre âge, le type de vasectomie réalisé et la durée depuis laquelle cette dernière a été effectuée. Plus le temps passe plus la possibilité de revenir fertile est grande, le taux d’échec est donc important.

Suite à une ligature, il est également envisageable de tenter une reperméabilisation des trompes de Fallope par voie chirurgicale mais les chances de succès sont loin d’être garanties et dépendent des lésions provoquées par la technique stérilisante sur la trompe. L’utilisation de clips de Filshie® pourraient limiter ces lésions. Cela dit, il faut bien garder en tête que le taux de succès de la reperméabilisation ne dépasse pas les 50% et peut amener à un risque élevé de grossesse extra-utérine.

Essure® semble être la méthode la moins réversible, mais aucune donnée n’est disponible concernant l’éventuel rétablissement de l’appareil reproductif après l’implantation du dispositif concerné.

La stérilisation est-elle prise en charge par la sécurité sociale ?

En France, la stérilisation est un acte remboursé par la sécurité sociale. Cependant suivant les méthodes (et les lois susceptibles de changer fréquemment), la prise en charge n’atteindra pas toujours 100%. Il faut donc bien vous renseigner auprès de votre caisse d’assurance maladie et éventuellement de votre mutuelle pour connaître la hauteur du remboursement de votre stérilisation.

Afin d’éviter les mauvaises surprises, pensez aussi à poser des questions au ou à la professionnelle qui vous prendra en charge afin de savoir si cette personne pratique ou non des dépassements d’honoraires.

La méthode Essure® a été remboursée à 100% dans un premier temps, mais depuis l’arrêté de mai 2010, les femmes de moins de 40 ans ne bénéficient que du seul remboursement des implants, l’opération est depuis à leur charge (le coût de cette méthode s’élevant de 1000 à 2000 euros !)

L’autorisation du de la conjoint-e est-elle nécessaire ?

Rien ne mentionne dans la loi 2001 que l’accord du conjoint ou de la conjointe est obligatoire. Certes certains médecins pourront très bien vous titiller là-dessus mais sachez que la décision finale vous revient à vous et à vous seul-e.

La stérilisation est-elle douloureuse ?

Chaque individu-e à un seuil de tolérance différent face à la douleur.

Le procédé Essure ainsi que la vasectomie sans bistouri ont été développé-e-s pour tenter de diminuer la douleur et donner une récupération plus rapide.

Il faut cependant garder en tête que pour tout acte chirurgical le risque zéro n’existe pas, et que d’éventuelles complications peuvent parfois causer quelques soucis.

Sachez qu’en tous les cas, avant et après l’intervention des anti-douleurs vous seront prescrits.

Nous vous invitons à lire les témoignages donnés en lien ou présents sur d’autres sites pour vous faire votre opinion.

Il reste que les méthodes de stérilisation actuelles présentent très rarement des complications, et sont pensées de façon à créer une douleur moindre pour les patient-e-s

Il y a-t-il un suivi post-opératoire ?

Si tout s’est bien passé lors de votre stérilisation, suivant la méthode utilisée, un examen de contrôle vous sera prescrit.

Dans le cadre d’une Essure, une radiographie à effectuer au bout de trois mois minimum. Pour une vasectomie, un spermogramme à réaliser au bout de trois mois également. Pour ces deux dernières méthodes, la personne qui vous a opéré pourra valider ou non votre stérilité à l’aune des résultats. Concernant la ligature, celle-ci étant efficace immédiatement, aucun examen n’est nécessaire si l’opération s’est correctement déroulée

Est-ce une mutilation ?

Mutilation, du verbe mutiler, en latin mutilare = retrancher.

Avant la loi de 2001, la stérilisation était curieusement considérée comme une mutilation. Pourtant, les méthodes de stérilisation les plus courantes (ligature des trompes ou vasectomie) n’entraînent aucune ablation.

Les clichés ont la vie dure, et en utilisant encore le terme de mutilation on associe la stérilisation volontaire à une perte dramatique ou à de la boucherie guerrière, ce qui est loin d’être le cas !

La stérilisation a-t-elle une incidence sur les règles ?

Comme la stérilisation est une intervention mécanique qui ne touche ni ovaires ni au système endocrinien, elle n’a aucune incidence sur le fonctionnement hormonal et n’influence en rien vos règles.

Votre corps produira donc un cycle qui vous sera propre si vous arrêtez une prise hormonale extérieure telle que la pilule, l’implant, ou un système intra-utérin (SIU) de type Mirena®.

Mais pour ce, il faudra parfois un certain temps

La stérilisation fait-elle grossir ?

Non, car les procédés de stérilisation volontaire pratiqués à ce jour sur les êtres humains (voir « les différentes méthodes de stérilisations ») ne touchent pas au système hormonal. Prenez-vous du poids lorsque… ou plutôt parce vous vous faîtes enlever une dent ? Non. Il en est de même pour les méthodes que nous abordons ici.

Sachez cependant que l’arrêt de certains contraceptifs hormonaux peut déclencher quelques bouleversements. Et qu’il est parfois courant de prendre ou de perdre quelques kilos à certaines périodes. Mais nous insistons là-dessus : la stérilisation n’en est pas du tout la cause.

2 réponses à F.A.Q

  1. Ping : “Mouvement Libre pour la Stérilisation Volontaire” ! « Parcours de la combattante au sein d'un océan de préjugés

  2. devynck dit :

    grand merci pour ces informations claires, détaillées et précieuses, dans la mesure où les médecins en sont très avares.

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